L’Eglise Saint-Jean-Baptiste de Vif

Eglise St Jean-Baptiste
Eglise St Jean-Baptiste

Présentation

L’Église Saint-Jean-Baptiste, classée Monument Historique par arrêté du 19 avril 2011, est mentionnée dès 1035 dans un acte de donation à l’Abbaye de Saint-Chaffre-en-Velay par la veuve du seigneur du lieu nommé Bethon.

Elle a été bâtie en deux chantiers successifs sur des vestiges d’une petite église primitive de construction frustre datant du 8e siècle – la sacristie actuelle.

La première campagne de construction (fin du 11e- début 12e siècle), a donné le plan au sol de l’édifice : cœur avec abside en demi-cercle et absidioles parallèles poursuivies par une large nef, les bas-côtés et les tribunes.

En 1130, l’église est devenue prieuré bénédictin rattaché à Saint-Laurent-de-Grenoble avec une double vocation d’église abbatiale et paroissiale.

La seconde campagne de construction (fin 12e – début 13e), comprend l’édification de la nef centrale dans le style gothique sur les piliers romans avec couverture par voûte sur croisées d’ogives sur le modèle de la cathédrale de Grenoble à échelle réduite et, comme cette dernière, en briques. Le mur sud présente une architecture typique du 13ème siècle en Dauphiné.

En 1573, l’Église Saint-Jean-Baptiste fut saccagée et incendiée au cours des guerres de religion.

En 1630, le bâtiment est restauré et le culte rétabli. Les voûtes endommagées seront détruites et remplacées par un plafond plat lambrissé. Un nouveau clocher est érigé en 1686 à la place de l’absidiole sud.

Fin 19e début 20e siècle la balustrade de la tribune est réalisée en ciment moulé.

En 1965 le cœur est restauré par un architecte départemental des monuments de France. Il est entièrement décapé faisant disparaitre toute trace de peinture murale.

Les fouilles de 1966 ont révélé la présence d’un cimetière carolingien et mérovingien installé autour de l’église.

 

Les peintures murales

Peintures murales de l’église de Vif

La découverte de peintures murales du XIV et du XV siècle sous les enduits recouvrant les murs de l’église Saint Jean Baptiste de Vif avait suscité un très vif intérêt dans le média.

En février 2007, Séverine Haberer, chargée de faire des sondages – de petites fenêtres de 7 x7 cm dans lesquels elle retirait les couches successives d’enduit recouvrant la pierre – met à jour, sur la partie haute des collatéraux, des traces de décors, des ocres, des rouges des bruns… Les fenêtres de recherches s’élargissant de plus en plus, des personnages appartenant à un vaste ensemble historié de scènes (une Résurrection) ou des motifs décoratifs, filets, liserés, motifs floraux ou géométriques apparaissent sur les parois.

Ces peintures murales ont suscité l’intérêt des scientifiques des laboratoires d’Orsay et de l’université Ann Arbor de Chicago. Ce qui valut à nos peintures les honneurs de la presse scientifique anglo-saxonne et de faire l’objet d’une conférence dans les locaux du Louvres.

 

L’ambition de la commune :

  • Dans une perspective de mise en valeur du patrimoine de Vif, la commune a repris le dossier de l’église Saint-Jean-Baptiste qui nécessite d’importants travaux de restauration. L’étude du projet, interrompue en 2008, a abouti au classement de l’édifice en totalité au titre des Monuments Historiques le 19 avril 2011.
  • En lien avec la DRAC, nous réfléchissons aux moyens à mettre en œuvre pour assurer la conservation et la mise en valeur de ce patrimoine qui représente un formidable moteur économique et touristique pour le territoire. A cet effet, la commune s’engage à entreprendre des travaux de réfection, et à mettre en valeur les peintures murales découvertes en février 2007.
  • De définir un itinéraire pouvant s’adjoindre ou compléter le projet de la Maison Champollion (projet du Département de l’Isère – en cours de réalisation).

 

Les secrets du patrimoine du Genevrey – hameau situé au Sud de la Commune de Vif

Le Genevrey se trouve à un endroit stratégique où il était possible de traverser la Gresse à gué pour se rendre d’un côté à l’autre de la vallée. En témoigne le lieudit « Les Bateaux » situé près de la route départementale, en face de l’ancien terrain de football.

Son nom vient probablement du latin juiperus, qui a donné en France de nombreux Genevrey, Genevray, Genevrouse, Genébrière, Janvry, etc, c’est-à-dire : lieu planté de genévrier.

Sur le plan patrimonial, le hameau du Genevrey  présente deux curiosités majeures :

la fresque de la « Vierge au Manteau » et les « fours biberons ».

 

 

L’église Sainte-Marie du Genevrey

Église du Genevrey de Vif

C’est l’une des plus anciennes églises médiévales de la région mais également l’une des plus homogènes et des mieux conservées de cette époque.

La peinture murale de la « Vierge au Manteau » ou Vierge de Miséricorde située au-dessus du porche d’entrée de l’église Sainte-Marie, est une des rares représentations de ce thème dans notre région, qui date de la fin du XVe siècle. Aujourd’hui restaurée, elle est presque intacte. La scène est bordée par un triple bandeau, jaune, gris et blanc.

 

 

Les cimentiers et le patrimoine industriel

Vif peut à juste titre s’enorgueillir d’avoir vu naître l’industrie du ciment.

C’est à Vif, en effet, que fut mis au point et fabriqué pour la première fois industriellement le ciment artificiel, une découverte qui devait révolutionner les modes de construction en initiant l’âge du béton.

Outre Vicat, dont la société connut une expansion qui en fait actuellement un des groupes leader du secteur, existait à Vif d’autres cimentiers : Berthelot, Guingat, Calvat, Moreau Pétrequin, Meurgey, Porteret.

Les promeneurs peuvent encore au hasard d’un chemin, sur les flancs d’Uriol, au Garcin ou au Champa, rencontrer des vestiges d’anciens fours, des galeries s’enfonçant dans la montagne, des murs et autres maçonneries, derniers témoignages de l’intense activité cimentière du siècle passé.

Sur le site du Genevrey où Vicat installa sa première usine en 1857, subsistent les célèbres « fours biberons » du fait de leur forme significative, une halle couverte doté d’une charpente remarquable.

Ce lieu qui n’est malheureusement plus qu’une friche industrielle est actuellement fermé et interdit d’accès.

 

La Maison Champollion

Maison Champollion

Acquise par le Conseil départemental de l’Isère en 2001, « Les Ombrages » (aujourd’hui la Maison Champollion) a ouvert pour la première fois ses portes au public le 5 septembre 2004 à l’occasion du neuvième Congrès International d’Egyptologie.

Ouverte exceptionnellement jusqu’au 19 septembre 2005, l’ancienne propriété des frères Champollion a reçu en un an près de 45 000 visiteurs.

Ce succès tient à la force du lieu, au cadre exceptionnel et à son authenticité préservée par la famille qui s’est transmise ce patrimoine de génération en génération.

Cette élégante maison de maître, agrémentée d’un vaste parc, a été la propriété de l’épouse de Jacques-Joseph Champollion-Figeac, Zoé Berriat, qui la reçut en dot en 1807. Jean-François Champollion venait y séjourner aux beaux jours, sous « les frais ombrages de Vif ».

La propriété est restée intacte depuis le XIXe siècle. Le mobilier, les tableaux de famille, les objets de la vie quotidienne, sans oublier les soixante volumes de manuscrits du déchiffreur des hiéroglyphes… tout évoque ici le souvenir de Jacques-Joseph et Jean-François Champollion. D’ailleurs, on peut encore lire des vestiges de hiéroglyphes gravés dans les poutres de la chambre de ce-dernier.

Aujourd’hui, le site est fermé au public. Le Conseil départemental, propriétaire de ces lieux, effectue les travaux nécessaires de mise en conformité et d’aménagements définitifs d’un futur musée.

Au centre-ville, un parcours permet aux promeneurs de découvrir plusieurs lieux où les frères Champollion et la famille Berriat ont laissé leur empreinte, notamment :

la Maison dite du Prieuré, où l’égyptologue fit ouvrir une des toutes premières écoles d’enseignement mutuel de France ;  l’ancienne maison commune de la place Berriat ;  l’immeuble des Ursulines, transformé en moulinage de soie par Sébastien Berriat, puis en Hôtel de Ville par Aimé Champollion-Figeac ; la vieille demeure où fut hébergée Hermine Hartleben, première grande biographe de Jean-François Champollion ; le vieux cimetière qui renferme les tombes de contemporains de l’égyptologue et de plusieurs descendants de Jacques-Joseph Champollion-Figeac.